“Luuanda” et les voix des musseques: politique, oralité et résistance dans les contes de Luandino Vieira

Résumé

L'objectif de cet article est d'analyser l'œuvre "Luuanda" de l'écrivain luso-angolais José Luandino Vieira sous l'angle de la combinaison de la langue portugaise et de la langue Kimbundu, ainsi que la signification littéraire découlant de cette fusion dans les trois récits qui composent l'œuvre. L'auteur structure les textes (construction des phrases, syntaxe et vocabulaire) de manière à ressembler à la manière de parler angolaise, donnant ainsi la voix aux exclus qui vivent dans les musseques (les quartiers appauvris de l'Angola), où résident ceux qui ont été contraints de rester en marge de la société en raison d'une politique coloniale répressive et excluante. Le socle théorique repose sur la compréhension de Fernando Mourão (1978) de la périodisation de la littérature angolaise et l'étude de Tânia Macedo (1992) sur le "pretoguês", complétée par des idées d'Antonio Candido (2000) et de Rogério Guimarães (2009).