LES VOIX NOIRES DANS L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE:

Le rôle de la littérature de Maria Firmina dos Reis et Conceição Evaristo

Résumé

Le présent article vise à discuter l'interlocution entre l'enseignement de l'histoire et l'utilisation de la littérature comme instrument pédagogique pour faciliter le processus d'enseignement-apprentissage. Pour cela, le roman Úrsula, de Maria de Firmina dos Reis, le livre Ponciá Vicêncio et le poème Vozes Mulheres, tous deux de Conceição Evaristo, ont été utilisés. L'œuvre de la maranhense Firmina dos Reis, publiée en 1860, permet de (re)penser le rôle des sujets asservis et la dynamique esclavagiste durant l'Empire brésilien. Les écrits d'Evaristo, quant à eux, offrent une riche discussion sur la place de la population noire dans ce siècle et, dans une large mesure, permettent de percevoir les nuances et les permanences de la logique de l'esclavage encore présente aujourd'hui. L'introduction de ces textes dans les classes vise à rompre avec un silence intellectuel, culturel, scientifique et éducatif imposé à la production et à la diffusion des œuvres des auteurs noirs, notamment des femmes. Le point commun établi pour unir deux auteurs appartenant à des contextes historiques différents est le concept de dororidade, un élément qui sera omniprésent tout au long de l'article comme outil de confluence et de dialogue avec la population noire, que ce soit pendant la période impériale ou de nos jours.